Le risque majeur au service de la fiction

Affiche film Tremblement de terre 1974

Bien que source de lourdeurs administratives parfaitement terre à terre, le risque majeur peut parfois se muer en acteur de l’Entertainment cinématographique international.  Citons par exemple le film catastrophe, à ne pas confondre avec le film catastrophique, même si certaines fictions (qui a dit beaucoup ?) réussissent l’exploit de réunir ces deux qualités en même temps.

Il ne s’agira pas ici de confronter ces films à la réalité des catastrophes naturelles, l’émission risques VS fictions  du site risque.tv s’en charge déjà (http://www.risques.tv/video.php?id_DTvideo=190).

Voici donc une sélection chronologique de films utilisant le risque majeur comme élément important.

Tremblement de terre (1974)

Rien ne va plus entre Stewart Graff (Charlton Heston) et sa femme Remy (Ava Gardner) ce matin, comme d’habitude, ils se disputent et partent vaquer à leurs occupations quotidiennes, comme tous les habitants de Los Angeles. Seulement, ce jour là, la terre se met à trembler légèrement et selon deux scientifiques, le docteur Willis Stockle et son assistant Walter Russell, cette secousse annonce un tremblement de terre beaucoup plus important dans les prochaines heures.

Anecdote sur « Tremblement de terre » : ce film est le premier à utiliser la technologie Sensurround. Il est d’ailleurs à noter que, dans certaines salles, cette technologie de basses renforcées a provoqué de réels effets de tremblement de terre, en détachant des morceaux de plâtre du mur.

Twister (1996)


Jo Harding est encore une enfant quand son père est emporté par une tornade de catégorie F5 qui semble être la plus puissante qu’on ait jamais vue. Devenue adulte (jouée par une magnifique Helen Hunt), alors que sa vie sentimentale est un échec (son mari cherche à lui faire signer les papiers du divorce), elle poursuit sans relâche les tornades et tombe sur la plus violente que l’Oklahoma ait connue depuis trente ans (Source : Wikipédia).

Anecdote sur « Twister » : il est intéressant de constater que le présentateur météo qui annonce la tornade dans laquelle le père de l’héroïne disparait parle d’un phénomène de catégorie F5 en 1969 alors que l’échelle de Fujita-Pearson servant à classer les tornades en catégories a été élaborée en 1971.

Le Pic de Dante (1997)

Après avoir vu sa compagne disparaître lors de l’éruption d’un volcan, le spécialiste Harry Dalton (joué par Pierce Brosnan déjà espion 007 dans la vraie vie à l’époque) est envoyé par le service de veille géologique dans la petite bourgade (fictive) de Dante’s Peak, située au pied d’un volcan (Source : Wikipédia). Mais cette arrivée n’est pas du tout du goût de la maire qui s’apprête à signer un juteux contrat avec une société d’investissement qui doit assurer le développement du tourisme sur le site. Les notables vont donc essayer d’empêcher ce volcanologue de malheur de faire correctement son travail et ce jusqu’à ce qu’une première éruption se produise.

Anecdote sur « le Pic de Dante » : c’est après la vision d’un documentaire dramatique que le producteur Joseph M. Singer a eu l’idée du film : « un volcanologue était sur le terrain, observant un nuage pyroclastique », raconte-t-il. « Le vent changea soudain de direction, rabattant la nuée ardente vers lui. Il y eut un bref silence et l’homme dit simplement : « Je crois que je suis fichu ». Quelques secondes plus tard, il était mort. »

Volcano (1997)

Directement en concurrence avec Le Pic de Dante sorti la même année, Volcano met en scène Mike Roarke (Tommy Lee Jone), directeur du bureau d’administration d’urgence, dans un Los Angeles en proie à une éruption volcanique spectaculaire qui fait suite à un tremblement de terre. Il essaiera de prévenir ses concitoyens suite à quelques indices troublants, mais personne ne l’écoutera jusqu’à ce que le danger devienne évident.

Anecdote sur « Volcano » : pour simuler la lave, les équipes techniques du film ont utilisé de la méthylcellulose, une substance qu’on utilise pour épaissir les milk-shakes.

Le Jour d’après (2004)


Le paléoclimatologue Jack Hall (Dennis Quaid) pense qu’une nouvelle ère glaciaire pourrait bientôt se produire, mais jamais il n’aurait pensé qu’elle commencerait de son vivant. Alors qu’avec ses deux collègues ils effectuent une mission scientifique de routine en Antarctique, le plateau de glace se détache soudain du reste du continent. La planète se dérègle complètement : des grêlons tombent sur Tokyo, des tornades titanesques détruisent Los Angeles, New York est envahie par les eaux qui finissent par geler, transformant la ville en une immense banquise. Jack Hall tentera de retrouver son fils, Sam, bloqué avec un groupe de survivants dans la bibliothèque municipale de New York qui est ensevelie sous les glaces.

Anecdote sur « Le jour d’après » : il est inspiré du livre d’Art Bell et Whitley Strieber : Le Grand Dérèglement du climat, qui est une hypothèse haute sur les effets du réchauffement climatique.

La Grande Inondation (2007)

la-grande-inondation

La station météo de Wick en Ecosse disparaîtà cause d’une catastrophe naturelle. Léonard Morrison, scientifique de renom, est persuadé que la tempête est sur le point de frapper Londres. Lorsqu’il finit enfin par convaincre le Premier Ministre de déclarer l’état d’urgence, une immense vague d’eau s’abat sur la capitale britannique, malgré la présence du fameux barrage de la Tamise (ouvrage réel censé protéger Londres de toute inondation).

Anecdote sur « La grande inondation » : interviewé pour l’émission Risque VS Fiction, Steve East, directeur technique du barrage de la Tamise, affirme qu’il est strictement impossible qu’une vague puisse passer la barrière.

2012 (2009)


Les Mayas l’avaient prédit, en 2012 il y aurait la fin du monde. Ce film se propose donc d’imaginer un dérèglement généralisé de notre planète. Les catastrophes s’enchaînent les unes après les autres, plongeant l’humanité dans le chaos. Heureusement, un groupe de personnages échappe à tout et part se réfugier sur la seule terre épargnée.

Anecdote sur « 2012 (film) » : Arnold Shwarzenneger fait une courte apparition dans ce film en tant que gouverneur de Californie, ce qui paraît impossible étant donné qu’il a été élu en 2003 et réélu en 2007, or la constitution de cet état ne permet pas d’effectuer plus de deux mandats de quatre ans. Un simple calcul permet de comprendre qu’il ne peut plus exercer sa fonction en 2012.

The Impossible (2012)

Un couple est en vacances avec ses enfants en Thaïlande à la fin de l’année 2004, vous devinez la suite ? Ils tombent nez à nez avec le fameux tsunami de décembre 2004 qui les séparent. Ils vont tenter, envers et contre tout, de survivre et de se retrouver au milieu de toutes ces personnes traumatisées et perdues.

Anecdote sur « The Impossible » : pour créer l’immense vague, l’équipe a dû déplacer en moyenne 130 m3 par jour, à titre de comparaison, le débit de la crue centennale de la Loire en 1846 a atteint un maximum de 4900m3 par seconde.

Ce film, par rapport aux autres présentés dans cette liste, est le seul à pouvoir se targuer d’être tiré d’une histoire vraie.

Pour conclure

Les films cités ci-dessus, ainsi que beaucoup d’autres films dit « catastrophes », ont attiré beaucoup de spectateurs (de 536 596 pour The Impossible à 4 615 645 pour 2012 rien qu’en France). S’il est évident que personne n’aime faire face à une catastrophe naturelle, il semble tout aussi évident que le frisson généré par le manque de contrôle et le côté châtiment divin de ces catastrophes nous attirent particulièrement.


Publié par Pierre-Hugo Monteil pour Preventimmo
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Pierre-Hugo Monteil


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